Le 16 Janvier 2022 à N.D. de l'Assomption

Frères et sœurs,

Nous attendons que s’expriment jusqu’au bout, les cloches en cette fin de messe dominicale, pour commencer cette petite et sobre célébration des vœux.

L’année qui vient de s’écouler, a été marquée par le rapport de la CIASE, sa réception et les décisions des évêques en novembre dernier à Lourdes. Il a été décidé que chaque diocèse prenne sa part pour indemniser les victimes qui l’ont exigé.

L’année a été aussi marquée par l’annonce joyeuse d’un synode romain avec la participation du peuple de Dieu. C’est la volonté de François. Nous avons déjà fait en ce sens deux assemblées paroissiales sur le sujet de la synodalité de l’Eglise.

Notre année paroissiale aura été marquée par l’année Nicolas Barré avec deux points forts : Le pèlerinage à Amiens qui nous a fait entrer dans une dimension internationale de la famille Nicolas Barré et la célébration des 20 ans de la Paroisse par le spectacle, la fête des migrants et la messe présidée par notre archevêque lors du premier Dimanche de l’Avent. Nous avons entendu le témoignage des sœurs de la Providence, sr Nathalie, sr Marie-Wandrille, sr MariePierre et sr Mariette qui était à la fête des migrants.

La naissance en avril dernier de l’association Migra’toît qui gère les dons et les hébergements des migrants a simplifié considérablement notre engagement près des migrants pour la 2è année.

Notre paroisse a connu aussi le départ de nombreuses personnes vers le Père. Je retiens quelques noms et quelques visages : Annie DELAUNAY, Daniel LECLERCQ, Pierre-Noël HESPEL, Reese PARMENTIER-TOURMENTE, Marie-Louise LEMOINE, Christine MOYSE, Janine PAUMIER, Jeannine MASCOT, Murielle DUHAMEL …

Je ne m’étalerai pas sur les nombreuses épreuves que j’ai vécues personnellement cette année. J’ai une pensée pour ma mère qui est partie le 16 Août dernier et que vous aviez rencontrée plusieurs fois ces deux dernières années.

Notre dernier conseil paroissial a pu mettre en évidence un certain nombre d’efforts pour améliorer le patrimoine sur les trois sites de la paroisse et aussi maintenir le dynamisme pastoral dans ce contexte de pandémie : Eveil, caté, catéchuménat, formation. Vous en recevrez bientôt un compte-rendu.

Que sera 2022 ?

L’omicron a désorienté tout le monde en début d’année et montre les limites des pouvoirs publics pour gérer cette pandémie. Par contre je réaffirme l’attention basique aux trois gestes barrière bien connus depuis le début. L’important c’est de ne pas en rajouter pour n’exclure personne.

Nous allons voir dans les prochains mois, s’élever la construction de la Maison Paroissiale après des négociations compliquées. Nous soulignons la bonne réception du projet du promoteur, par la municipalité et les riverains lors de la réunion publique en octobre dernier. C’est maintenant acté. Je transmets les vœux de Madame Pane à toute la communauté paroissiale.

Mais cette année, nous bousculera par de nombreux événements qui touchent notre société. D’abord, le prochain procès des auteurs du meurtre du Père Jacques Hamel qui va se dérouler du 21 Février au 11 Mars. C’est un moment fort pour notre diocèse. Le Père Dominique a donc été entendu quand il a porté plainte dès 2016 pour certains dysfonctionnements.

Le dépouillement du patrimoine des Eglises en faveur des victimes des abus sexuels dans l’Eglise par des Evêques, des prêtres, des religieux, religieuses, des laïcs, des écoles catholiques, va devenir la règle exigeante. Les Evêques de France ont pris acte de la responsabilité de l’institution de l’Eglise et donc de leur devoir de réparation via la justice. Notre Evêque nous annonce que le Dimanche 20 Mars sera une journée mémorielle de demande de pardon vis-à-vis des victimes.

Nous nous réjouissons de l’initiative de l’Institut Catholique de Paris qui vient à Rouen - dans l’espace du moineau - fonder une université catholique avec une diversité de facultés. Ce projet bien reçu par la société civile, pour la jeunesse de Normandie, l’est moins pour les catholiques. En effet notre diocèse va devoir chercher un peu dans l’urgence, une solution pour remplacer le centre diocésain qui était un espace vital pour les rencontres des chrétiens du Diocèse.

Le vote des présidentielles des 10 et 24 avril prochains fait peur à beaucoup, surtout avec une campagne éclair dès le 28 Mars. Pourtant ce sera déterminant. Je crois que personne ne doit renoncer à ce geste démocratique devant tant de propositions qui opposent malheureusement les français les uns contre les autres. Une réflexion diocésaine va se mettre en place dès Février pour aider les chrétiens à faire un choix.

La canonisation du Bienheureux Charles de Foucauld le 15 Mai prochain à Rome est le fruit d’un long chemin pour la reconnaissance officielle de ce missionnaire du désert qui a marqué tout le XXè siècle par les fondations de nombreuses fraternités foucauldiennes. Je pense que personne ne sera opposé à ce qu’on appelle la salle du Jardin NDL - Salle saint Charles de Foucauld. Il a été avec Thérèse de Lisieux, l’inspirateur de la spiritualité de l’Eglise au concile Vatican II.

Nous espérons que dès Octobre prochain, les évêques du monde entier et Rome qui vont entrer en synode, vont bien travailler dans l’Esprit Saint, à partir des apports des nombreux groupes chrétiens du monde entier. Afin que notre Eglise devienne un lieu de dialogue et d’initiatives plus adaptées aux besoins et aux aspirations des chrétiens de notre XXI è siècle.

Je souhaite que cette année 2022 soit remplie d’espérance et de paix pour tous. Tout en nous montrant fermes dans nos choix en faveur de l’être humain - de plus en plus menacé dans son intégrité -, des blessés de la vie, des migrants dont le nombre ne va cesser d’augmenter. D’ailleurs les chrétiens de Normandie vont recevoir prochainement à ce sujet, une lettre comme un appel à s’engager plus fortement dans la société. Cette lettre souligne des comportements sociétaux incompatibles avec la vie chrétienne. L’enjeu anthropologique de la vocation chrétienne se mesure à la sensibilité à la vie des personnes victimes de toutes les institutions politiques.

Comme le rappelle le philosophe centenaire Edgar Morin, - qui n’est pas chrétien - mais qui a inspiré des chrétiens comme Xavier Thévenot : pour répondre à notre vocation sur ce que nous devons faire et ce qui est permis d’espérer en ce monde, Il y a la nécessité de connaître l’être humain. Il faut connaître inséparablement les conditions sensorielles, cérébrales et spirituelles de la connaissance humaine et les conditions historiques de plus en plus graves que nous subissons et sociales qui pèsent sur toute connaissance. C’est pourquoi « Je ne cesse depuis toujours d’être étudiant » conclut-il.

Et je vous cite la dernière phrase de son livre - Leçons d’un siècle de vie - : « Ma leçon ultime c’est la coopération de la raison ouverte et la bienveillance aimante. ». C’est le plus beau cadeau que j’ai reçu cette année en lisant le livre.

Je vous remercie de votre attention. Bonne année à chacune et chacun et bonne santé spirituelle à la paroisse. Chacun peut y contribuer.

Bon Dimanche.

Père Joseph JOURJON

Remarque:
Chacun aura à cœur de relire dans la feuille paroissiale de Janvier-Février la prière au Bienheureux Nicolas Barré, le Saint patron de notre communauté paroissiale de Sotteville-lèsRouen.